Le marché de l’immobilier n’a toujours pas retrouvé sa vigueur. Au premier semestre de 2023, l'augmentation des taux de crédit et des prix des biens accentue la difficulté d'accès à l’immobilier. En cause : la croissance exponentielle de l’industrie ces dernières années. Cependant, nous atteignons aujourd'hui un stade où cette tendance ne peut plus se maintenir au même rythme.
Taux Empruntis relevés le 06/05/2024
Récemment, les agences immobilières observent un retour à la normale, caractérisé par un ralentissement, voire une stagnation du marché. Ce changement surprend et inquiète certains professionnels du secteur, qui étaient habitués à une demande en constante augmentation.
Xavier Huillard, PDG de Vinci, a exprimé sur BFM son espoir que les pouvoirs publics prennent « conscience de la véritable problématique » de la crise immobilière en cours. « Cette situation affecte non seulement le secteur professionnel, où de nombreuses PME sont spécialisées dans la construction de logements, mais aussi la cohésion sociale de notre pays. » a-t-il ajouté.
Il explique que depuis la fondation Abbé Pierre jusqu'au leader de la promotion immobilière Nexity, « Il faut bien comprendre que c'est une véritable filière, qui commence par le logement d'urgence pour des migrants ou des gens en situation d'exclusion, qui passe ensuite au logement social, puis au logement intermédiaire, puis au logement libre, acheté par des particuliers ou par des investisseurs pour la location. C'est tout une chaîne ».
Un marché au pied du mur
D'après des estimations publiées vendredi par le ministère de la Transition écologique, le nombre de chantiers commencés au cours des douze derniers mois, qui suit généralement celui des permis de construire, a enregistré une baisse de 12,7% entre juin 2022 et juillet 2023, par rapport aux douze mois précédents. « Cela fait environ trois ans que nous voyons les signes avant-coureurs de cette crise, et nous constatons que les réponses apportées par les décideurs, nos gouvernants, ne sont pas à la hauteur des enjeux de la filière » déclare Xavier Huillard, exprimant ses inquiétudes face à cette crise.
Jean-Claude Bassien, directeur général délégué du groupe Nexity, a évoqué quant à lui une crise d'une intensité exceptionnelle dans le secteur immobilier, causée par une hausse brutale des taux d'intérêt. Cette hausse a entraîné une désolvabilisation des ménages, les détournant ainsi des investissements immobiliers.
Selon lui, cette crise ne devrait pas se stabiliser avant une période comprise entre 12 à 18 mois, ce qui explique le léger recul de 1% de la branche de l'immobilier résidentiel sur une année.
Quel avenir pour le marché immobilier dans les prochains mois ?
Des acteurs du secteur restent optimistes quant à l'avenir du marché immobilier. En dépit de ce ralentissement, une demande persiste pour des biens de qualité et bien situés. Par conséquent, il est probable que le marché se stabilise à un niveau plus "normal" et durable.
Bien que l'avenir demeure incertain, des opportunités se présentent, même si certains budgets peuvent être revus à la baisse.
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