Le secteur immobilier, qui était à son apogée il y a seulement quelques mois de cela, traverse actuellement une crise due à la remontée rapide des taux d’intérêt. C’est ce que les Notaires du Grand Paris ont expliqué ce jeudi 7 septembre lors d’une conférence à laquelle la rédaction d’Empruntis était conviée. Le coût du financement ayant grimpé, le pouvoir d’achat des Français s’est réduit, entraînant la baisse du nombre d’acquisitions immobilières. Selon les Notaires du Grand Paris, après quatre trimestres de recul des volumes de ventes, les prix baissent mais cette fois de manière homogène, touchant ainsi tous les segments de marché.
Taux Empruntis relevés le 11/12/2024
Chute du volume des ventes
Lors de la conférence de presse des Notaires du Grand Paris du 7 septembre 2023, les professionnels de l’immobilier n’ont eu de cesse de répéter que le printemps de l’immobilier, qui est la période au cours de laquelle les acquisitions immobilières sont les plus nombreuses habituellement, n’a finalement pas eu lieu cette année. De plus, les ventes effectuées sont souvent réalisées sous la contrainte d’un facteur extérieur : un déménagement professionnel, un divorce ou encore une succession par exemple.
Les notaires du Grand Paris, conférence de presse "marché immobilier francilien au 2e trimestre 2023 et perspectives", jeudi 7 septembre 2023 (©Hiba Khayati)
Résultat, le volume de vente de logements anciens a ainsi chuté de 25 % en Ile-de-France depuis un an. Cependant, cette baisse est comparée à une période exceptionnellement dynamique. En effet, le 2e trimestre 2022 a enregistré le record de 48 780 transactions. Si l’on compare le 2e trimestre 2023 à la moyenne des deuxièmes trimestres de ces 10 dernières années, la chute des ventes est ramenée à 9 %.
En ce qui concerne les appartements anciens en Ile-de-France, les ventes ont baissé de 25 % depuis un an. Toutefois, si l’on compare le 2e trimestre 2023 au 2e trimestre moyen des 10 dernières années, la chute des ventes est moindre puisque les transactions baissent seulement de 5 %. Dans le détail, les ventes sont en recul de 1 % à Paris, 1 % en Grande Couronne et 10 % en Petite Couronne, comparé à ces 10 dernières années.
Mais c’est du côté des maisons anciennes que les chutes sont les plus fortes, le nombre de transactions a chuté de 27 % depuis un an et de 18 %, si l’on compare le 2e trimestre 2023 au 2e trimestre moyen des 10 dernières années.
Une baisse des ventes qui entraîne celle des prix
L’accès au crédit immobilier est restreint du fait de la hausse des taux d’intérêt. Ceux-ci ont même quadruplé depuis janvier 2022. En effet, nous sommes passés de 1 % en moyenne sur 20 ans en janvier 2022 à 4,05 % actuellement, selon notre baromètre des taux.
Une hausse nécessaire pour les banques pour tenter de retrouver des marges car menacées par la hausse rapide et conséquente des taux directeurs. Face à la hausse du coût de financement, les Français ont perdu du pouvoir d’achat. Certains sont contraints de viser des surfaces plus réduites, quand d’autres font le choix de reporter leur projet. Et c’est cette contraction de la demande qui est à l’origine de la baisse des ventes. Et qui dit baisse de la demande, dit baisse des prix également.
La baisse devrait atteindre 5,5 % pour les appartements et 5,2 % pour les maisons en octobre 2023
Selon les Indices Notaires-INSEE, en ce deuxième trimestre 2023 les prix des appartements recule de 3,7 % par rapport à l’année dernière. Du côté des maisons, la baisse s’élève à 1,9 %.
Cette baisse devrait s’amplifier d’ici octobre 2023 selon les Notaires du Grand Paris. En effet, grâce à leurs indicateurs avancés sur les avant-contrats, ceux-ci peuvent anticiper une baisse annuelle qui devrait atteindre 5,5 % pour les appartements et 5,2 % pour les maisons en octobre 2023. Cette baisse des prix est peut-être une occasion à saisir pour les candidats à l’achat dont le projet est mature, d'autant que le crédit immobilier pourrait connaître une reprise en automne.
« Bonne nouvelle pour les emprunteurs en ce mois de septembre, l’offre de crédit s’accroit et il existe donc plus de possibilités de trouver une banque qui accepte de financer leur projet » confie Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis.
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