Lundi 13 octobre, la Fondation pour le logement des Défavorisés a tiré la sonnette d’alarme sur la persistance de la crise immobilière en Île-de-France. D’après leur rapport, 1,3 million de Franciliens vivent en situation de mal-logement, en 2025.
Taux Empruntis relevés le 06/12/2025
Une explosion des personnes sans domicile personnel
Cette année, la Fondation remarque une explosion du nombre de Français sans domicile personnel. Cette tendance est particulièrement marquée en Île-de-France, où au moins 125 600 Franciliens sont concernés. Il est difficile de déterminer précisément combien d’entre eux sont en "situation de rue", mais les Nuits de la solidarité ont pu identifier 4 275 personnes sans domicile fixe en juillet dernier à Paris et proche couronne.
En 2024, 41 079 ménages demandeurs de logement social se déclaraient sans abri ou vivant dans des conditions très précaires (squat, caravane…). Ce chiffre a augmenté de 47 % par rapport à 2019. À cela s’ajoutent les 207 392 demandeurs de logement social qui ont déclaré être hébergés par des tiers.
Les dispositifs d’hébergement sous pression
Même si la Fondation note un effort considérable de la part des autorités régionales pour tripler le nombre de places des dispositifs d’hébergement, elle remarque que cette action n’est pas suffisante. Chaque soir 2 000 personnes restent sans solution de logement malgré les appels au 115. Près de 70 % d’entre eux ne prennent d’ailleurs plus la peine d’appeler ce numéro d’urgence sociale.
Le dispositif est contraint de hiérarchiser les demandes, au risque de délaisser de nombreux ménages dans le besoin. Par ailleurs, le rapport indique que les ménages, une fois installés, ont tendance à prolonger la durée d’occupation de leur logement, limitant la capacité d’accueil de nouveaux Franciliens. En moyenne, en Île-de-France, la durée de séjour est de 27 mois contre 5,3 mois à l’échelle nationale.
Le logement social n’est plus une solution
Comme il est devenu très difficile de se loger dans la capitale et que les biens sont de plus en plus chers, beaucoup de ménages se tournent vers les logements sociaux car ils sont en moyenne 2,5 fois moins chers que le parc privé.
Toutefois, les Franciliens se retrouvent de nouveau face à un mur puisque ce marché est enlisé : près de 888 000 personnes sont en attente d’un logement social. La Fondation partage une statistique atterrante : 93 % des demandeurs n’obtiennent pas de logement et doivent renouveler leur demande.
D’autant que la production de ces biens sociaux est au point mort. En 2024, deux fois moins de logements qu’en 2016 ont été agréés.
Le marché de « l’immobilier dégradé » bénéficie de cette crise
Lorsque les ménages ne peuvent pas avoir accès à des logements sociaux et que leur capacité d’emprunt est restreinte, ils se tournent vers un immobilier de mauvaise qualité mais qui correspond à leurs revenus.
La Fondation rapporte que près de 400 000 personnes vivent dans un logement qui ne remplit pas les critères de base : présence d’eau courante, de douche et de WC intérieur ou d’au moins un système de chauffage. Plus inquiétant encore, 21,1 % des Franciliens vivent dans un bien trop étroit pour leur composition familiale.
En tout, près d’un million de personnes vivent dans des conditions de logement difficiles en Île-de-France, alors que la région continue d’attirer chaque année 28 000 nouveaux ménages.
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