Ce mardi 27 mars, l’Insee a publié une étude sur les déménagements depuis la crise sanitaire. Alors que les chiffres révèlent que le nombre de déménagements en 2019 et en 2021 est stable (6,8 millions de personnes qui ont emménagé dans un nouveau logement), en ce qui concerne le lieu du nouveau logement, on constate une nette différence. Qu’en est-il et qu’est-ce que ça signifie ?
Une population qui cherche à s’éloigner de la capitale
L’étude démontre un enclin des personnes vivant en Île-de-France à déménager vers d’autres régions depuis la crise sanitaire. “Les déménagements de l'Île-de-France vers les autres régions métropolitaines ont augmenté de 25 %, avec 56 000 personnes de plus en 2021 qu’en 2019.”
Durant la crise sanitaire, les Français ont eu tendance à fuir la capitale au profit des régions telles que L’Occitanie, la Bretagne, le Centre-Val de Loire ou encore les Hauts-de-France.
“Les mobilités à destination d’aires d’attraction des villes moins peuplées que celles d’origine se sont également accrues (+101 000 personnes en 2021 par rapport à 2019, soit +15 %). C’est aussi le cas des mobilités des communes urbaines vers les communes rurales (+ 85 000 personnes, soit + 12 %) même s’il s’agit essentiellement de déménagements vers les espaces ruraux périurbains.”
Par ailleurs, cette même étude constate que les déménagements de l’espace rural vers l’espace urbain sont en légère diminution.
La tendance s’inverse chez les jeunes
En revanche, on détermine une prédominance des jeunes qui effectuent un déménagement des zones rurales vers les zones urbaines, ou des couronnes vers des pôles. En effet, les jeunes de 20 à 25 ans sont respectivement six fois et quatre fois plus présents parmi les personnes ayant effectué ce type de déménagement que dans l’ensemble de la population.
Et qu’en est-il du reste de la population ?
En ce qui concerne les adultes âgés de 26 à 40 ans, ils sont particulièrement actifs dans le mouvement de périurbanisation et sont surreprésentés parmi ceux qui migrent des zones urbaines vers les zones rurales, principalement des couples avec enfants ou des familles monoparentales.
Bien que les adultes âgés de 55 ans et plus participent aux migrations résidentielles de l'espace urbain vers le rural, qui peuvent survenir au moment de la retraite, ils demeurent moins mobiles que le reste de la population. Ces derniers sont sous-représentés dans tous les types de mobilité sans changement significatif entre 2019 et 2021.
Les familles, qu'elles soient constituées de couples avec ou sans enfants, ou qu’elles soient monoparentales, sont moins enclines à se déplacer que les autres ménages. Les membres de ces familles sont proportionnellement moins nombreux parmi ceux qui ont déménagé en 2021 par rapport à l'ensemble de la population.
L’impact du travail sur le choix de localisation
Au-delà de l’âge, une autre notion est susceptible d’affecter les déplacements des Français : le travail.
Les cadres et les professions intermédiaires ont tendance à déménager plus souvent que les autres catégories professionnelles, en particulier lorsqu'ils rejoignent des zones moins peuplées, ou au contraire, plus peuplées.
Cela met en évidence des choix de localisation géographique différents :
- Dans le premier cas, il peut s'agir de bénéficier de plus d'espace et d'un environnement de vie moins urbain, même si cela entraîne parfois des trajets domicile-travail plus longs mais moins fréquents grâce à la possibilité accrue de télétravail.
- Toutefois, se déplacer vers des zones plus peuplées permet de rester à proximité d'une plus grande concentration d'emplois.
Ainsi, la crise sanitaire liée à la Covid-19 de 2020 et le développement du télétravail n’ont pas engendré une augmentation des changements de résidence principale entre 2019 et 2021, mais plutôt des destinations un peu différentes, en fonction de l’âge et de la profession des individus.
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