Prêt reconversion professionnelle : un outil puissant pour votre évolution de carrière

Comment assurer le financement de sa reconversion professionnelle en toute tranquillité ?

Les français sont de plus en plus nombreux à vouloir changer de métier. D’après l’étude de l'Apec en décembre 2022, 31 % des cadres ont envisagé une réorientation professionnelle, mais seulement 8 % d’entre eux ont entrepris des démarches concrètes. Si cette tendance est plus marquée pour les postes à responsabilités, elle s’applique aux professionnels de tous niveaux.

Quoi qu’il en soit, un changement de carrière repose sur une réflexion approfondie et une solution de financement adaptée. Des dispositifs d’aides gouvernementales jusqu’au prêt reconversion professionnelle, en passant par l’épargne personnelle, vous avez toutes les clés en main pour mener à bien votre nouveau projet !

Avant de vous lancer, définissez un plan clair et réaliste. Demander conseil à des experts ou faire un bilan de compétences peuvent dans un premier temps vous aider à :

• évaluer votre situation professionnelle ;
• trouver des pistes d'évolution pour changer de métier, voire de secteur d'activité.

Une fois votre plan de réorientation établi, vous pouvez anticiper :

• les coûts d’un prêt reconversion professionnel ;
• le budget nécessaire pour subvenir à vos besoins, durant tout le temps de votre formation ;
• le montant des aides financières auxquelles vous êtes éligible.

Quelles possibilités de financement lorsque l’on est salarié ?

Différentes sources de financement peuvent vous aider à prendre en charge votre projet de reconversion professionnelle. 

Le compte personnel de formation (CPF) 

Le compte personnel de formation (CPF) est un crédit d'heures de formation professionnelle utilisable durant votre vie active (y compris en période de chômage). Que vous soyez salarié ou indépendant, le CPF peut couvrir tout ou partie d'une formation diplômante, certifiante ainsi que la validation des acquis de l’expérience (VAE). Le montant du CPF varie selon la situation, mais peut aller jusqu'à 5 000 €. 

Le projet de transition professionnelle (PTP) 

Également nommé CPF de transition, le projet de transition professionnelle (PTP) se destine aux salariés du secteur privé, et a remplacé le Congé Individuel de Formation (CIF). Le PTP vous permet de suivre une formation rémunérée et certifiée pendant vos heures de travail. Vous pouvez donc développer de nouvelles compétences pour changer d'emploi ou de secteur d'activité, sans perdre vos revenus.

Le programme Démission - Reconversion 

Le programme Démission - Reconversion vous donne droit à des allocations chômage si vous démissionnez, à condition de présenter une demande de réorientation professionnelle, qui doit être approuvée par une commission. Une fois votre projet validé, vous avez 6 mois pour vous inscrire comme demandeur d'emploi auprès de Pôle emploi. 

La reconversion ou promotion via la formation en apprentissage (Pro-A) 

Le programme Pro-A vous aide à changer de carrière ou à obtenir une promotion au sein de votre entreprise. Il combine l'enseignement théorique et l'expérience pratique pour vous permettre d’engranger les compétences et connaissances recherchées par les employeurs, selon le secteur d’activité choisi. Pro-A vous permet d’effectuer une VAE et de suivre des formations diplômantes ou enregistrées au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). 

La Pro-A se destine aux :

• salariés en CDI ;
• sportifs et entraîneurs professionnels en CDD ;
• travailleurs en activité partielle ;
• travailleurs en contrat unique d’insertion (CUI) d’une durée indéterminée.

Reconversion professionnelle : les financements pour les demandeurs d’emploi

Les demandeurs d'emploi peuvent accéder à différents dispositifs comme :

• le Compte personnel de formation (CPF) ;

• l’Aide de Retour à l’Emploi formation (Pôle Emploi) ;

• la Préparation Opérationnelle à l’Emploi individuelle (POEi) ou Collective (POEC) ;

• la Rémunération des Formations de Pôle Emploi (RFPE) ;

• l’Action de Formation Préalable au Recrutement (AFPR)

• l’Action de Formation Conventionnée (AFC)

• la Rémunération de Fin de Formation (RFF) ;

• l'Aide Individuelle à la Formation (AIF) ;

• le Projet Personnalisé d'Accès à l'Emploi (PPAE).

Création ou reprise d’entreprise : les aides financières dédiées aux porteurs de projet 

Pour accompagner les porteurs de projets, certaines régions offrent des dispositifs d'aides financières spécifiques (implantation, embauche, achat d’équipements ou de matériel, etc.) comme l'Aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE). En outre, vous pouvez solliciter des organismes spécialisés que sont :

• les Chambres de Commerce et d'Industrie ;
• les Conseils régionaux ;
• les pépinières d'entreprises ;
• les incubateurs ;
• les accélérateurs de startups.

Si ces aides ne suffisent pas à couvrir les coûts de votre projet, il peut être judicieux d’envisager un prêt reconversion professionnelle.

Est-il possible de souscrire un prêt reconversion professionnelle auprès d'une banque ?

Que vous soyez salarié ou futur entrepreneur, différents types de prêts reconversion professionnelle sont disponibles, et soumis à des conditions ou critères d’éligibilité.

Les différents type de prêt reconversion professionnelle

Le prêt reconversion professionnelle peut être proposé par des banques ou des organismes de crédits. Il se présente sous différentes formes que sont :

Le prêt personnel 

Ce type de prêt, qui n’est autre qu’un crédit à la consommation, vous aide à financer votre reconversion sans devoir justifier ou préciser le motif de votre demande. Son montant est compris entre 200 et 75 000 €, pour une durée d’emprunt supérieure à 3 mois.

Le microcrédit personnel pour tout type de statut 

Le microcrédit, dont les taux sont souvent inférieurs à ceux proposés par les organismes bancaires, se destine aux emprunteurs à faibles revenus ou en situation de précarité financière. Notez que l'Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) propose des microcrédits d'un montant maximum de 10 000 € en fonction du profil du demandeur et du type de projet. 

Pour bénéficier d'un microcrédit personnel, il faut répondre à certains critères, notamment :

• résider en France ;
• être âgé de plus de 18 ans ;
• ne pas avoir accès aux prêts bancaires classiques ;
• avoir un projet personnel ou professionnel qui nécessite un financement ;
• être en mesure de rembourser le prêt.

Le crédit bancaire pour les porteurs de projet 

Si vous souhaitez vous lancer dans l’entreprenariat, vous devez disposer d'un espace de travail ainsi que d'équipements et de matériel nécessaires à votre future activité. Pour vous aider à financer ces actifs corporels et incorporels, la banque examine votre profil pour s'assurer que vos formations et votre parcours sont compatibles avec votre projet. Elle va également se pencher sur votre business plan (produit ou service proposé, clientèle cible, concurrence, stratégie de vente, fournisseurs, etc.). Sur la base de ces éléments, un crédit peut vous être octroyé pour financer l'installation et le développement de votre entreprise (en particulier dans le commerce de détail ou la prestation de services).

Le prêt d’honneur pour les créateurs d’entreprise 

Assorti d’un taux d’intérêt de 0 %, sans que cela nécessite une caution personnelle ou des garanties, le prêt d’honneur renforce la crédibilité de votre projet et peut même mener à l'obtention d'un financement bancaire complémentaire. Vous bénéficiez aussi du soutien de l'organisme qui vous accorde le prêt, pendant les phases de démarrage et de développement de votre entreprise. Sachez que ce prêt s’obtient à l’issue d’un processus de sélection rigoureux et à la présentation de votre projet en présence d’un jury. 

Le montant du prêt dépend de votre projet, de vos besoins en fonds propres et de l'organisme sollicité. Sur l’ensemble du territoire, Initiative France accorde généralement des prêts de 3 000 à 50 000 €, avec une moyenne de 10 000 €. Avec le Réseau Entreprendre, vous pouvez obtenir des prêts de 15 000 € à 50 000 €, avec une moyenne de 29 000 €.

Comment obtenir un prêt reconversion professionnelle ?

Les banques évaluent la qualité et la viabilité du projet. Pour bénéficier d'un prêt reconversion professionnelle, vous devez donc procéder en deux temps. 

D’abord, préparez les éléments listés ci-dessous : 

• un bilan de compétences ;
• un plan de formation ;
• un plan de financement ;
• un business plan si applicable. 

Ensuite, et quelle que soit votre situation, vous devez : 

1. Démontrer de façon chiffrée que vous êtes en mesure de rembourser votre prêt reconversion professionnelle dans les temps impartis par le contrat. La caution, l’apport personnel ou les garanties sur le remboursement viendront compléter votre dossier.
2. Tenter de négocier le taux du prêt reconversion professionnelle qui peut varier en fonction de plusieurs paramètres (durée de remboursement, taux d’intérêt appliqué, taux d’endettement, mensualités; montant emprunté, situation financière, etc.).
3. Déterminer la durée de remboursement la plus adaptée. 

Dernier conseil ? Souscrire une assurance emprunteur, au cas où vous ne seriez plus solvable et donc pas en mesure de rembourser le prêt reconversion professionnelle !