C’est une première en 25 ans, la demande des crédits a atteint son niveau le plus bas depuis le début de l’indicateur en 2003. La Banque centrale européenne (BCE) y voit le signe d’une hausse des taux qui pèse toujours sur l’économie au deuxième trimestre 2023. La baisse a été « nettement plus forte que prévu par les banques » relève la BCE dans son enquête trimestrielle publiée ce mardi 25 juillet. L’institution monétaire doit également acter une nouvelle augmentation de ses taux directeur cette semaine.
La diminution de la demande des entreprises intervient dans un contexte où l'accès au financement des banques se dégrade, malgré le fait que ces dernières aient augmenté leurs bénéfices en augmentant leurs marges. Après avoir été de 38% au premier trimestre, la différence entre le pourcentage de banques signalant une augmentation de la demande de prêts et celles signalant une diminution a atteint une valeur record de 42%.
Le troisième trimestre 2023 s’annonce sur la même tendance
Les banques sondées ont également fait état d’une forte baisse de la demande des prêts au logement ainsi que la demande de crédit à la consommation. Selon la BCE pour ces deux catégories de crédits, le troisième trimestre 2023 devrait voir la tendance se poursuivre. Les banques s’attendent également à une nouvelle baisse nette de la demande de prêts aux entreprises qui reste néanmoins « beaucoup plus faible qu’au deuxième trimestre » et un nouveau durcissement des conditions de crédit.
Une augmentation des taux de 4 points en un an
La BCE constate dans son communiqué que la diminution de la demande de prêts a été principalement influencée par la hausse des taux d'intérêt et la réduction des besoins de financement pour les investissements à long terme.
L'enquête révèle également que d’avril à juin, les critères d'approbation des prêts et des lignes de crédit aux entreprises et aux ménages ont été resserrés une fois de plus. Selon la BCE, les banques se montrent plus exigeantes quant à leurs critères d’octroi de crédit depuis le début de 2022, en réaction à l'augmentation de l'incertitude due à la guerre en Ukraine et aux mesures de resserrement de la politique monétaire mises en place par la BCE pour faire face à la hausse des prix.
Cette politique engendre une augmentation des coûts d'emprunt pour les entreprises et les ménages. Les taux d'intérêt ont augmenté de 4,0 points de pourcentage au total sur l'année écoulée. Cette situation devrait entraîner une baisse de la demande et, par conséquent, une diminution de l'activité économique au niveau de la zone euro.
La BCE espère que cela limitera la capacité des entreprises et des commerces à augmenter leurs prix, tout en modérant les demandes salariales, et ainsi, à terme, que cela réduira l'inflation. Cependant, cette dernière reste élevée, atteignant 6,9 % en juin dans la zone euro, bien au-dessus de l'objectif de 2 % fixé par la BCE.
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