Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis, était l’invitée de Guillaume Sommerer sur BFM business mardi 11 juillet, pour faire le point sur la hausse des taux immobiliers. Retour sur un semestre haussier et les perspectives jusqu’en octobre.
Taux Empruntis relevés le 06/05/2024
Une hausse des taux d’une grande rapidité
Les taux immobiliers augmentent avec une rapidité "que l’on n’avait plus connue depuis plus de 20 ans", explique Cécile Roquelaure sur le plateau de BFM Business. Ainsi, sur le premier semestre 2023, le taux moyen sur 20 ans a enregistré une hausse de 100 points de base, passant de 2,55 % à 3,55 %, et la hausse s’est poursuivie en juillet. "Un événement qui n’est pas sans impact sur votre capacité d’emprunt ", indique-t-elle.
En effet, en l’espace de 6 mois, la hausse des taux immobiliers implique qu’il faut maintenant compter en moyenne 50 euros de plus sur sa mensualité de crédit pour 100 000 euros empruntés. La pierre n’en demeure pas moins une valeur refuge, rappelle notre experte.
Les taux poursuivent d’ailleurs leur hausse avec, sur le mois dernier, une augmentation de 20 points de base, toujours le fait du rattrapage de la hausse des taux que les banques n’ont pas pu pratiquer dès le début de cette remontée, notamment en raison du taux d’usure et de son mode d’actualisation trimestriel.
Depuis que le taux d’usure est revu chaque mois, les banques lui emboîtent le pas en relevant leurs barèmes, afin de retrouver des marges. Ainsi précise Cécile Roquelaure, "Quand les taux ont augmenté de 100 points de base en 6 mois, le taux d’usure, lui, n’a augmenté "que" de 111 points de base".
Comparé à l’inflation, le niveau des taux actuel reste favorable
"Le niveau de l’inflation justifie que l’on continue à investir dans de l’immobilier " indique notre directrice des études, rappelant qu’au cours des 20 dernières années, les taux immobiliers se situaient à plus de 3,80 %, avec des pics jusqu’à 5 % en 2008 ! "Les taux ne sont pas catastrophiques, on est plutôt dans une capacité des banques à marger" appuie-t-elle. Le souci se situe, néanmoins, du côté de l’offre et des prix de l’immobilier qui peinent à baisser.
Faut-il attendre une baisse des prix plus franche pour se lancer ?
"Il n’existe pas d’indicateur permettant de dire que les prix vont baisser soudainement", reprend Cécile Roquelaure. Toutefois, il existe une différence entre un emprunteur dans une dynamique d’investissement locatif, à la recherche d’une certaine rentabilité, et un emprunteur qui souhaite acquérir sa résidence principale : car "le sujet est celui de se loger, d’avoir un toit, de protéger sa famille avec une bonne assurance emprunteur en cas d’aléa de la vie. Le point d’inflexion est donc beaucoup plus difficile à trouver", conclut-elle.
Qu’attendre pour la suite ? Des taux immobiliers qui vont poursuivre leur hausse, et ce, au moins jusqu’en octobre. Tant que les marges ne sont pas reconstituées, les banques seront réticentes à prêter.
Retrouvez tous les détails de l'intervention de Cécile Roquelaure dans la vidéo.
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