
Alors que la rénovation énergétique est un pilier de la transition écologique, l’UFC-Que Choisir alerte sur les limites des dispositifs actuels d’accompagnement des ménages. L’association appelle à renforcer le rôle du réseau public France Rénov’ et à revoir en profondeur le financement du service « Mon Accompagnateur Rénov’ ».
Rénovation énergétique : améliorez votre logement
Un besoin massif d’accompagnement face à la complexité des démarches
Selon une enquête menée par l’ANIL et l’ADIL, près de deux tiers des ménages expriment le besoin d’être accompagnés dans leurs projets de rénovation énergétique. Pour l’UFC-Que Choisir, ce constat révèle l’importance d’un soutien structuré face à la lourdeur des démarches administratives, à la technicité des travaux et à l’opacité des aides disponibles. L’association rappelle que l’accompagnement a trois objectifs clés : aider à définir un projet de rénovation performant, orienter vers des professionnels compétents et mobiliser les aides financières publiques ou privées pour alléger le poids de votre crédit immobilier.
L’UFC-Que Choisir salue la montée en puissance du label France Rénov’, mais souligne une instabilité préoccupante : en quelques années, le service public de la rénovation a changé plusieurs fois de nom et de mode de financement. L’association insiste donc sur la nécessité de pérenniser le financement du réseau, notamment face à des décisions comme celle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a retiré son soutien en 2024.
Mon Accompagnateur Rénov’ : un service obligatoire mais trop coûteux
Depuis le 1er janvier 2024, recourir à Mon Accompagnateur Rénov’ (MAR) est obligatoire pour bénéficier de MaPrimeRénov’ Parcours accompagné. Ce professionnel agréé par l’Anah intervient à toutes les étapes du projet : audit énergétique, aide au montage du dossier, choix des devis, suivi des travaux… En 2023, environ 34 000 ménages ont bénéficié de ce service.
Mais pour l’UFC-Que Choisir, la prise en charge financière actuelle, plafonnée à 2 000 € (voire 4 000 dans les cas de précarité), est insuffisante. Selon les estimations, l’accompagnement d’une maison individuelle peut coûter jusqu’à 5 000 €. Cela pourrait générer un reste à charge de plusieurs milliers d’euros, y compris pour les foyers les plus modestes, un frein de plus à la rénovation d’ampleur.
Vers un guichet unique pour garantir un parcours simplifié
Enfin, l’UFC-Que Choisir pointe un manque de lisibilité dans l’organisation actuelle du parcours de rénovation. Si le recours à un MAR est obligatoire pour certaines aides, il n’est pas nécessaire de passer par le réseau France Rénov’ pour en trouver un. Cette situation fragilise la fonction de tiers de confiance jouée par les acteurs publics. L’association appelle donc à instaurer un guichet unique, adossé au réseau France Rénov’, pour centraliser les demandes d’accompagnement et éviter les dérives commerciales.
Elle insiste aussi sur l’importance de prévenir les conflits d’intérêt entre MAR et entreprises de travaux. Bien que des critères d’indépendance soient requis, ils ne garantissent pas à eux seuls une séparation stricte des rôles. Pour sécuriser le dispositif, le renforcement du contrôle exercé par l’Anah est indispensable d'après l’UFC-Que Choisir.
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