Après des années de désaffection, les châteaux et manoirs reprennent vie avec la venue de nouveaux propriétaires. En septembre, Barnes, acteur spécialisé dans l’immobilier de luxe, fait le point sur ce marché si particulier.
Taux Empruntis relevés le 06/12/2025
Un marché en plein essor
On dénombre environ 45 000 châteaux en France, soit plus d’un château par commune. Aujourd’hui, 1 500 de ces biens sont en vente dans l’Hexagone. Le marché des châteaux et manoirs a doublé en quelques années, passant de 200 ventes annuelles en 2019 à 400 ventes en 2024. Les prix oscillent entre 400 000 € pour un bien nécessitant des travaux et plus de 10 000 000 € pour une demeure fraîchement rénovée. Les spécialistes s’interrogent sur le refuge que pourraient devenir les demeures historiques dans un marché plongé dans l’incertitude.
Pourquoi les vieilles pierres attirent-elles ?
Le Covid aura permis de remettre la lumière sur les grandes propriétés familiales loin du tumulte des villes. « La possibilité technique de travailler à distance est souvent l’élément déclencheur », explique Martial Renaud, directeur associé de Barnes Centre Sologne Val de Loire. A seulement 1 h de Paris, le Val de Loire semble être le grand gagnant de ce mouvement. Cette tendance est entretenue par les jeunes générations qui partagent sur les réseaux sociaux leurs aspirations de grand air parfois allant jusqu’à se projeter dans une restauration complète des anciennes bâtisses.
Le cliché du château figé dans le passé est dépassé. Ces types de demeures ne sont plus uniquement réservés à une élite, elles sont devenues un vrai choix de vie. Les acquéreurs sont à la recherche de calme, de verdure, et de vieilles pierres. En contractant un prêt immobilier, ils cherchent à enraciner leur famille et à transmettre une histoire. « Le marché français est unique au monde. Aucun autre pays n’offre une telle diversité architecturale dans un rayon de quelques heures de route », s’enthousiasme Olivier Brunet, directeur associé de Barnes Propriétés & Châteaux.
Des profils d’acheteurs variés
Barnes détermine trois profils d’acheteurs spécifiques à ces anciennes demeures. D’abord, les passionnés d’Histoire, qui sont motivés par l’idée de détenir un pan du patrimoine français. Puis, les « pragmatiques », qui achètent et transforment leur bien en chambres d’hôtes ou tout autre lieu destiné à l’événementiel, pour en tirer un bénéfice économique. Enfin, les chefs de famille, qui cherchent un cocon pour ancrer leurs souvenirs familiaux.
Acheter un château, c’est accepter ses défauts
Une seule faille persiste dans l’achat et la vente de ces bâtisses : la question du DPE. Bien souvent, ces logements sont particulièrement énergivores, en raison de leur architecture particulière. Comme tous les biens énergivores, ils nécessitent donc un audit énergétique avant leur mise en vente. Il n’existe pas encore de distinctions dans cette réglementation entre les biens immobiliers récents et anciens. Olivier Brunet demande que les anciennes demeures bénéficient d’un statut dérogatoire pour faciliter les ventes de ces biens d’exception.
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