Un record historique vient d’être franchi : 77 % des Français déclarent mettre de l'argent de côté chaque mois, selon la dernière édition du baromètre Odoxa-Groupama pour Capital et BFM Business, réalisée début avril. Ce chiffre, en hausse de 6 points sur un an, illustre une prise de conscience collective face à un avenir économique jugé incertain. Près d’un tiers des épargnants mettent plus de 200 euros de côté chaque mois, et 14 % dépassent même les 500 euros.
Mais cette dynamique, positive en apparence, cache un paradoxe inquiétant : la confiance dans le rendement de l’épargne s’effondre. 62 % des épargnants se disent « pas confiants » dans la performance de leurs placements, une tendance encore plus marquée chez les petits épargnants (70 %). En cause : la faiblesse persistante des produits d’épargne traditionnels.
Taux Empruntis relevés le 25/04/2025
Le livret A en perte de vitesse
Le livret A, placement favori des Français, est de plus en plus délaissé. Son taux, tombé à 2,4 % en février, pourrait chuter à 1,75 % cet été si le gouvernement ne décide pas d’intervenir. Résultat : 61 % des détenteurs de livret A ont cessé de l’alimenter, l’ont fermé ou envisagent de le faire. Parmi ceux qui songent à l’abandonner, 67 % ont l’intention de réinvestir leur argent dans des produits plus performants.
Ce désamour pour le livret A bénéficie en partie à d’autres supports, comme l’investissement immobilier. L’achat d’un bien en vue de la retraite gagne 3 points depuis février, une remontée notable après plusieurs mois de désintérêt. Malgré un environnement de taux de crédit encore élevé, les Français voient dans la pierre une valeur refuge.
Épargne et immobilier : un duo inséparable
Dans un contexte où les conditions d'octroi de crédit immobilier restent strictes, l'épargne joue un rôle central. L’apport personnel exigé par les banques atteint désormais entre 10 et 20 % du prix du bien, en plus des frais de notaire. Une épargne solide est donc indispensable pour monter un dossier de crédit immobilier crédible.
Ce constat est d’autant plus vrai que les jeunes accédants à la propriété ne peuvent plus compter uniquement sur l’emprunt bancaire. Pour compenser des taux élevés et convaincre les établissements prêteurs, un apport conséquent souvent constitué grâce à plusieurs années d’épargne régulière, est devenu incontournable.
L’ombre d’une hausse de la fiscalité
Autre motif d’inquiétude : la fiscalité. 84 % des Français estiment que les impôts ont augmenté ces dernières années, et 92 % anticipent de nouvelles hausses. Cette perspective ne fait qu’accentuer l’anxiété autour du rendement de l’épargne. L'étude souligne que si le gouvernement devait alourdir la fiscalité des ménages en 2026, une majorité relative (39 %) préférerait voir l’épargne taxée… un choix surtout porté par ceux qui épargnent pas ou peu.
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