Éco-rénovation : des envies plein les murs, mais un budget sous tension

Face à l’augmentation continue des coûts de l’énergie, les Français se montrent de plus en plus sensibles à l’éco-rénovation. Mais malgré une volonté croissante d’améliorer la performance énergétique de leur logement, de nombreux freins persistent. C’est ce que révèle le dernier baromètre OpinionWay pour Sofinco publié en mars 2025.

Des factures d’énergie en hausse qui stimulent l’intérêt pour les travaux

Avec un budget moyen de 272 € par mois, les dépenses énergétiques des foyers français ont grimpé de 27 € en un an. Depuis 2021, la hausse atteint 97 %. Dans ce contexte d’inflation énergétique, 73 % des sondés envisageraient des travaux d’éco-rénovation pour réduire leur facture, ce qui en fait la première motivation citée, devant le confort du logement (51 %) et la préservation du bâti (35 %).

Les travaux les plus envisagés ou réalisés concernent l’isolation des toits et murs (43 %), le double vitrage (65 %), ou encore l’isolation des combles (51 %). Le budget moyen que les Français seraient prêts à y consacrer progresse lui aussi, atteignant 3 634 €, soit 283 € de plus qu’en juin 2024.

Un manque d’informations et de confiance freine les projets

Malgré cet intérêt manifeste, de nombreux freins ralentissent les initiatives. 70 % des répondants affirment ne pas avoir les moyens de réaliser les travaux nécessaires, un chiffre en hausse par rapport à 2024. Par ailleurs, plus de 40 % des Français déclarent ne pas être suffisamment informés sur les aides disponibles comme MaPrimeRénov’ ou les modalités techniques des travaux.

La peur de la fraude constitue un autre obstacle de taille : 44 % des sondés disent pouvoir renoncer aux travaux par crainte de se faire arnaquer, et 75 % trouvent difficile de faire confiance à un artisan. Cette défiance explique l’intérêt croissant pour les solutions « clés en main » incluant le financement : 55 % des personnes interrogées se disent prêtes à accepter plus vite un devis dans ces conditions.

Le crédit, levier de passage à l’acte

Face à la difficulté de financement, le recours au crédit progresse. En 2025, 42 % des Français envisagent de financer leurs travaux d’éco-rénovation via un prêt (prêt à taux zéro par exemple), un chiffre en hausse de 8 points par rapport à l’an passé. Les aides publiques comme MaPrimeRénov’ restent plébiscitées (50 %), mais elles ne sont jugées suffisantes que par 34 % des répondants, un score en baisse de 6 points.