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Crise du logement : inégalités et écologie, l'État au pied du mur ?

Crise du logement : inégalités et écologie, l'État au pied du mur ?
Crise du logement : inégalités et écologie, l'État au pied du mur ?

Le collectif d’agents publics Nos Services Publics a publié le 24 septembre une analyse détaillée de la politique du logement en France, soulignant ses évolutions au cours des 70 dernières années. Ce rapport met en lumière les tensions et les contradictions de l’action publique face à des défis économiques et écologiques croissants 

Selon cette étude, la politique du logement, historiquement centrée sur la construction de logements sociaux accessibles, aurait progressivement évolué vers un soutien accru aux propriétaires privés et à la rénovation. Cette transition, estime le collectif, soulève des questions sur l’efficacité des aides publiques et sur les inégalités sociales et territoriales qu’elle pourrait engendrer. 

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Une politique publique historiquement tournée vers le logement abordable 

D'après Nos Services Publics, la politique française du logement a vu le jour dans un contexte de pénurie au sortir de la Seconde Guerre mondiale. L’État a mis en place une politique de construction massive de logements neufs, notamment sociaux, pour répondre aux besoins de la population. Cette intervention aurait eu un impact significatif : près d’un quart des logements actuels auraient été construits entre 1949 et 1974, offrant ainsi des habitations plus nombreuses, plus grandes et plus confortables. 

Le collectif souligne que ces nouveaux logements auraient accompagné les évolutions démographiques et sociales majeures, telles que la baisse du nombre de personnes par logement. Par exemple, en 1968, un logement comptait en moyenne 3,1 habitants, tandis qu'en 2018, ce chiffre est passé à 2,2. Selon leur analyse, cela aurait permis une certaine amélioration des conditions de vie, mais aurait également augmenté la pression sur le parc immobilier. 

Un virage vers l’aide aux propriétaires et la réduction du soutien direct au logement social 

Nos Services Publics estime que, ces dernières décennies, les politiques publiques du logement se seraient éloignées de leur objectif initial de soutien aux ménages modestes via les logements sociaux. En effet, ils observent que les aides publiques, qui représentent plus de 40 milliards d’euros annuels, s'orientent de plus en plus vers le soutien aux propriétaires privés. Selon eux, une part croissante de ces aides est consacrée à l’accession à la propriété et à la rénovation thermique des logements, aux dépens des subventions directes pour les bailleurs sociaux. 

Le collectif constate que ces évolutions n’ont pas empêché un creusement des inégalités sociales face au logement. D’après leur rapport, les 40 % de Français propriétaires de leur logement sans emprunt à rembourser consacreraient moins de 10 % de leurs revenus aux dépenses de logement, alors que 60 % des locataires ou propriétaires en cours d’acquisition via un crédit immobilier pourraient y allouer plus d’un tiers de leurs revenus. Nos Services Publics relève également que la stagnation des aides sociales, couplée à la hausse continue des loyers, aggraverait ces inégalités. 

Le défi écologique, et la réorientation des politiques menées ? 

Nos Services Publics met également l’accent sur les défis environnementaux auxquels le secteur du logement est confronté. Ils estiment que le secteur du bâtiment est responsable de 28 % de la consommation d’énergie et de 19 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, si l’on prend en compte les émissions indirectes liées à la construction et aux réseaux énergétiques. Le collectif juge que la transition écologique implique de réduire significativement la construction de logements neufs et de privilégier la rénovation, particulièrement pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. 

Selon eux, la rénovation thermique et l'optimisation des logements vacants sont des leviers nécessaires, mais insuffisants pour répondre aux besoins de logements abordables. Ils pointent également du doigt l’artificialisation des sols liée à la construction, responsable d’impacts environnementaux importants. 

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