Le dérèglement climatique ne bouleverse pas seulement les écosystèmes, il redessine également la carte résidentielle de la France. De plus en plus d’habitants envisagent de déménager vers des territoires jugés moins exposés aux canicules, inondations ou incendies, avec à la clé de nouveaux équilibres sur le marché immobilier.
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Les Français face au climat et à la perspective du déménagement
À l’approche des municipales de mars 2026, une enquête menée par Odoxa pour ICI met en lumière un phénomène grandissant. Face aux effets du dérèglement climatique, de plus en plus de Français envisagent de déménager, qu'ils décident de devenir propriétaire en souscrivant un crédit immobilier ou de louer un bien. Publiée le 24 septembre, cette consultation illustre le poids croissant des enjeux liés au logement et au territoire dans un contexte de multiplication des aléas naturels.
Selon l’étude, 28 % des Français déclarent être prêts à s’installer dans une commune moins exposée aux canicules, aux inondations, aux tempêtes ou aux incendies. La tendance est particulièrement visible dans les régions les plus touchées. Elle atteint 34 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie, 32 % en Auvergne-Rhône-Alpes et 38 % en Île-de-France, où la chaleur urbaine accroît la vulnérabilité des habitants. Dans les zones rurales, seuls 19 % des habitants envisagent ce choix.
Un contraste générationnel et territorial marqué
Le profil des candidats au départ met en évidence un contraste générationnel. Les moins de 35 ans apparaissent les plus sensibles à ces enjeux, puisque 43 % d’entre eux se disent prêts à changer de lieu de vie. Ce chiffre tombe à 11 % chez les plus de 75 ans. Parmi ceux qui envisagent un départ, la Bretagne arrive en tête des destinations avec 37 % des intentions, suivie de la Normandie avec 14 %. Ces deux régions bénéficient d’une image plus tempérée.
Ces projets de mobilité doivent être replacés dans un cadre plus large. Le ministère de la Transition écologique rappelle que deux tiers des communes françaises sont exposées à au moins un risque naturel. Les inondations constituent la menace la plus fréquente et la plus coûteuse, touchant potentiellement un quart de la population et un tiers des emplois. Les canicules figurent en tête des inquiétudes, citées par 67 % des sondés. Elles devancent la sécheresse et les pénuries d’eau qui concernent deux tiers des habitants, ainsi que les tempêtes redoutées par 57 % et les incendies mentionnés par un tiers.
Immobilier et attentes vis-à-vis des élus locaux
Ce possible mouvement de population pourrait transformer le marché immobilier. Des territoires longtemps attractifs, comme le Sud ou l’Île-de-France, risquent de voir se multiplier les projets de départ. D’autres régions, réputées plus tempérées, comme la façade atlantique ou le Nord-Ouest, pourraient au contraire gagner en attractivité. Ces dynamiques pourraient accentuer les écarts de prix et redessiner les cartes résidentielles.
Les Français ne misent pas uniquement sur la mobilité pour s’adapter. Ils attendent aussi une action plus volontariste de la part de leurs élus locaux. Près de 8 sur 10 jugent leurs maires insuffisamment engagés face au dérèglement climatique. Les attentes se concentrent sur la création d’espaces verts, la limitation de l’urbanisation, la rénovation énergétique et une meilleure gestion de l’eau.
Le climat s’impose ainsi comme un facteur déterminant dans les choix de logement et d’implantation. Entre adaptation locale et déménagements, il devient un élément central de la réflexion immobilière des Français.
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