⏱L'essentiel en quelques mots
Plusieurs raisons peuvent inciter une banque ou une société de crédit à refuser un crédit auto à un particulier. Et elle en a légalement le droit. Une décision qui peut être difficile à vivre et à comprendre pour le demandeur, mais qui, heureusement, n’est pas sans issue. Explications.
- Un refus de crédit auto peut être motivé par plusieurs motifs, les plus fréquents étant un fichage à la Banque de France, un reste à vivre insuffisant et un taux d’endettement supérieur à 35 %.
- Un particulier a le droit de demander à l’établissement financier le motif du refus de son prêt auto mais l’établissement n’a pas l’obligation de lui communiquer sauf si le refus est motivé par un fichage bancaire.
- Des alternatives existent si votre demande de prêt a été déboutée comme le regroupement de crédits, le recours à un courtier ou la mise en concurrence d’autres organismes financiers.
- Vous pouvez également recourir à d’autres formes de prêts parfois plus accessibles (crédit à la consommation non affecté, prêt entre particuliers, microcrédit).
- Si vous ne parvenez pas à faire l’acquisition d’un véhicule, vous pouvez opter pour des options de leasing à savoir la location longue durée (LLD) ou la location avec option d’achat (LOA).
Sommaire
Les motifs de refus d'un crédit auto
Tout organisme financier est en droit d'émettre un refus de crédit auto à un particulier désireux de réaliser un emprunt pour financer l'achat d'une voiture. C’est le principe de la liberté contractuelle. En effet, il n’existe pas de “droit au crédit”.
L’organisme peut donc vous refuser un crédit à la consommation, sans même avoir à vous donner de raison, excepté dans le cas où ce refus est dû à un fichage Banque de France ou à une mention défavorable dans le fichier clientèle de l’établissement . Alors, quelles situations peuvent motiver un refus de la part de la banque, du courtier, ou de la société de crédit ? Plusieurs motifs peuvent être évoqués :
- Vous avez déjà plusieurs crédits en cours : vous remboursez plusieurs prêts et un nouveau risquerait de vous placer dans une situation financière délicate (taux d’endettement supérieur à 35 % par exemple).
- Vous avez déjà eu des incidents de paiement sur d’autres prêts bancaires : vous êtes fiché à la Banque de France (FICP) ou au Fichier Central des Chèques (FCC). Sachez que les établissements bancaires sont dans l’obligation de consulter ces fichiers lors de l’étude de votre dossier. Si vous y êtes inscrit, les chances d’obtenir votre crédit auto sont quasi inexistantes.
- Vous êtes régulièrement à découvert : la gestion de vos finances est examinée dans les moindres détails par l’organisme financier. Si vous êtes souvent dans le rouge, il ne prendra alors pas le risque de vous prêter de l’argent.
- Vous avez un profil jugé trop risqué ou précaire par l’établissement prêteur : situation professionnelle instable (intérim ou CDD), âge au moment de la demande (trop peu d’historique de crédit) mais aussi à la fin du prêt (assurance emprunteur trop coûteuse, trop de risques de non remboursement en intégralité). Votre scoring de crédit est alors insuffisant pour obtenir le prêt...
- Vous avez demandé un montant de crédit trop élevé : votre situation financière ne vous permet pas de rembourser les mensualités de votre crédit. Dans ce cas, le prêteur ne prendra pas le risque de vous octroyer un crédit que vous ne pourrez pas rembourser.
Connaître les raisons d’un refus de crédit auto
En France, aucune loi n'impose à un organisme financier d'avancer les raisons qui l'ont conduit à décider d'un refus du crédit auto. Néanmoins, il est tout à fait légal que le particulier débouté puisse demander les motifs de refus du crédit auto par écrit à son conseiller financier. Un droit d'accès à l'information que lui autorise la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL).
L'établissement bancaire peut alors transmettre au demandeur les commentaires éventuellement recensés dans son dossier, ou encore lui faire savoir si sa demande de prêt auto a fait l'objet d'un procédé de notation. Il lui est alors possible de faire rectifier des informations, ou de s'opposer à ce que son organisme de crédit conserve certaines d'entre elles. Là encore, aucune obligation ne leur incombe cependant à moins que le refus ne soit motivé par un fichage bancaire.
Dès lors que vous connaissez le motif de refus de votre prêt auto, vous pouvez essayer d’autres options. Car oui, des alternatives existent pour vous aider à obtenir votre prêt.
Quelles sont les alternatives possibles en cas de refus de crédit auto ?
Un organisme financier a refusé votre demande de crédit auto ? Sachez que tout n’est pas perdu. En fonction de votre situation, il existe des recours suite au refus de financement auto.
- Demander le réexamen de votre dossier : si vous considérez, justificatifs à l'appui, que l'ensemble de vos ressources et charges n'a pas été estimé à sa juste valeur, ou que vous disposez d'autres éléments d'informations à porter à la connaissance de votre établissement financier, vous êtes en droit de demander un réexamen de votre dossier. Pour ce faire, contactez directement le service clientèle de l’organisme qui vous a refusé le crédit auto. N’hésitez pas à transmettre tout élément justificatif nouveau qui pourrait faire pencher la balance de votre côté.
- Solliciter d’autres organismes financiers : si votre dossier a été refusé par une banque, il peut être accepté par une autre. Les organismes de crédit sont nombreux sur le marché alors n’hésitez pas à faire jouer la concurrence en déposant plusieurs dossiers ou en faisant appel à un courtier. Vous pouvez pour cela réaliser des simulations comparatives en ligne pour trouver des offres compétitives.
- Contacter la Banque de France : être fiché à la Banque de France est un motif rédhibitoire pour les organismes financiers. Sachez que vous êtes en droit de les contacter pour savoir si vous êtes inscrit sur les fichiers. Votre demande peut être formulée en ligne ou par courrier.
- Regrouper vos crédits : si vous avez plusieurs prêts en cours, le regroupement de crédits peut vous permettre de réduire votre taux d’endettement, d’améliorer votre reste à vivre et donc, favoriser l’acceptation de votre crédit auto. Attention toutefois, le rachat de crédits a pour conséquence l’allongement de la durée de remboursement et par conséquent l’augmentation du coût global du prêt du fait d’intérêts courant sur une période plus longue.
- Constituer un apport personnel : cette option nécessite de mettre en pause votre projet, le temps d’avoir un peu de ressource disponible. En effet, un apport personnel est un élément particulièrement apprécié par les organismes financiers. Il prouve notamment votre capacité à mettre de l’argent de côté et à vous constituer une trésorerie.
- Revoir ses prétentions à la baisse : le modèle de véhicule choisi était peut-être trop ambitieux par rapport à vos revenus et votre situation financière. Vous pouvez alors envisager de vous tourner vers une gamme plus accessible et moins onéreuse ou éliminer certains équipements dernier cri pour faire davantage coïncider le prix d’achat avec votre budget. Une légère baisse de budget peut parfois suffire à débloquer un financement.
- Se tourner vers d’autres types de prêt : si vous avez tenté de souscrire un prêt spécialement affecté à l’achat d’un véhicule (prêt auto), les conditions d’octroi peuvent être particulièrement restrictives. Vous pouvez alors tenter de vous tourner vers un crédit à la consommation non affecté (dont les fonds sont à usage libre), qui vous permet également d’acquérir une voiture. Les critères d’attribution peuvent en effet être plus souples dans certains cas pour ce type d’emprunt même si les taux d’intérêt sont en revanche moins avantageux.
- En cas de nouvel échec à obtenir ce type de prêt, d’autres solutions d’emprunt moins conventionnelles peuvent également être envisagées. C’est le cas notamment du prêt entre particuliers (qui doit autant que possible être formalisé par écrit) ou encore du microcrédit personnel, dont les conditions d’attribution sont moins drastiques mais pour des montants limités (jusqu’à 5 000 euros). Le microcrédit social est également une solution pour les personnes en situation de précarité (chômeurs de longue durée notamment).
- Opter pour d’autres formes d’acquisition : il est désormais possible de disposer d’une voiture récente, de qualité et disposant des derniers équipements sans avoir forcément à l’acquérir immédiatement. Avec la démocratisation croissante du leasing auto, il est dorénavant fréquent de louer un véhicule neuf ou d’occasion pendant une durée déterminée (généralement de 2 à 5 ans) avec la possibilité ou non de l’acquérir à l’issue du contrat. Le leasing peut ainsi prendre 2 formes distinctes à savoir :
- la location longue durée (LLD) avec restitution du véhicule à la fin du contrat ;
- la location avec option d’achat (LOA) avec possibilité d’acquérir (sans obligation) le véhicule à l’issue du contrat à partir d’une valeur de rachat préalablement déterminée. La LOA peut être souscrite sans apport ou avec un apport (premier loyer majoré), cet apport éventuel ayant une influence sur le montant des loyers.
Comment améliorer ses chances pour une future demande de crédit auto ?
Vous envisagez de souscrire un crédit auto pour une future acquisition de véhicule ? Voici quelques conseils pour mettre toutes les chances de votre côté d’obtenir un prêt affecté pour l’achat d’une voiture neuve ou d’occasion :
- Soignez votre dossier : un dossier structuré et exhaustif apparaît comme un gage de sérieux auprès des concessionnaires et des établissements de crédit spécialisés. Un dossier complet constitue en outre autant d’informations susceptibles de jouer en votre faveur au moment de l’analyse de solvabilité.
- Réduisez votre taux d’endettement : le taux d’endettement (part des charges mensuelles incompressibles par rapport aux revenus mensuels) est probablement l’indicateur le plus scruté par les établissements financiers pour accorder un crédit et notamment un crédit auto. S’il est trop élevé, vous avez donc tout intérêt à prendre des mesures pour le réduire. Pour ce faire, vous pouvez notamment diminuer certaines dépenses (renégociation d’assurances, changement de fournisseur d’énergie ou d’électricité, suppression d’abonnements inutiles) et/ou chercher à augmenter vos revenus (par exemple via une activité complémentaire à votre emploi). Remboursez également si vous le pouvez par anticipation certains petits crédits qui augmentent votre taux d’endettement. En faisant passer ce taux sous les 35 % (seuil critique pour se rendre éligible à un emprunt), vous maximisez vos chances d’obtenir un prêt auto. Vous augmenterez également par la même occasion votre reste à vivre mensuel, autre indicateur important pour votre étude de solvabilité.
- Misez sur la sobriété budgétaire : dans les mois précédents votre demande de crédit, adoptez un comportement bancaire minimaliste. L’organisme va en effet passer au crible vos derniers relevés bancaires pour y déceler de potentiels mouvements susceptibles de les alerter quant au remboursement du futur prêt. Montrez-vous donc relativement économe les mois précédant la demande, évitez les dépenses dispendieuses et non nécessaires et faites attention à ne pas recourir au découvert bancaire. Essayez même, si vous le pouvez, de mettre de l’argent de côté. Vous prouverez ainsi votre aptitude à gérer un budget et à thésauriser.
- Apportez une garantie : les organismes de crédit ont une priorité, s’assurer que vous serez en mesure de rembourser intégralement votre futur crédit. Autrement dit, ils souhaitent pouvoir récupérer les sommes prêtées avec intérêts en cas de défaut de remboursement. Le fait de pouvoir apporter une garantie solide quant au remboursement augmente ainsi considérablement vos chances d’obtenir l’emprunt sollicité. Cette garantie peut prendre la forme d’une caution ou d'un apport personnel (vous pouvez notamment demander à un proche) ou encore d’un nantissement de produit financier. Vous pouvez également faire appel à un co-emprunteur pour partager les charges si une personne de votre entourage l’accepte afin de renforcer la solidité financière du dossier.
- Prouvez votre stabilité professionnelle : les établissements de crédit privilégient les profils disposant d’un emploi stable en CDI ou avec un statut de fonctionnaire. Si vous êtes indépendant, en CDD ou en intérim, cette situation n’est toutefois pas rédhibitoire si vous parvenez à prouver que vous avez travaillé sur des bases régulières au cours des derniers mois et que vous disposez de perspectives stables sur le long terme. Vous pouvez notamment fournir tous vos contrats de travail récents et vos derniers bulletins de salaires. Si vos revenus sont trop irréguliers (notamment en CDD ou en intérim), il vaut mieux attendre quelques mois que votre situation se stabilise afin d’effectuer votre demande et de rassurer l’organisme.
- Faites preuve de cohérence : si vous ambitionnez d'acquérir le modèle dernier cri d’une grande marque allemande et que vos revenus sont tout juste dans la moyenne nationale, il y’a de fortes chances que la banque refuse votre demande de prêt. Celle-ci vérifie en effet la cohérence de votre projet avec vos revenus et votre profil financier. Vous devrez donc certainement faire une croix sur votre rêve de bolide et choisir un véhicule dont le coût est relativement cohérent avec vos ressources.
- Soldez vos éventuels impayés : enfin, cela va de soi mais si vous avez des dettes non honorées, régularisez-les avant toute demande de crédit. Évitez également tout rejet de prélèvement les mois précédant la demande. Dans le cas où vous faites l’objet d’un fichage de la Banque de France, résolvez l’incident de paiement qui en est à l’origine. Une fois fait, vous pouvez solliciter une lettre de désendettement qui attestera de la régularisation de votre situation. Privilégiez malgré tout le report de votre demande de crédit à quelques mois dans ce type de situation.
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