Le rapport 2026 de la CNAM (Caisse nationale de l’Assurance Maladie) met en lumière la fragilité croissante de l’assurance maladie ainsi que de son financement. Le déficit de l’assurance maladie pourrait atteindre 41 milliards d’euros d’ici 2030. Une situation qui résulterait principalement du vieillissement de la population, de l’augmentation des maladies chroniques ainsi que d’une dynamique de dépenses supérieures à la croissance économique.
En effet, la France est le 3e pays à investir le plus dans la santé, avec 11,9 % du PIB contre 10,4 % pour la moyenne UE 27 et le reste à charge par patient le plus faible du monde (7,5 %).
La prévention comme solution pour réduire les coûts
L’étude ne se limite pas à dresser un constat : elle propose 60 pistes d’actions pour préserver le modèle solidaire français, tout en améliorant la qualité des soins et l’efficience du système de santé. Deux axes majeurs émergent : investir massivement dans la prévention et organiser les parcours de soins pour garantir pertinence et soutenabilité.
Dans son rapport, la CNAM désigne la prévention comme le « défi de la décennie ». Cette dernière rappelle que 40 % des cancers sont liés à des facteurs évitables, et que 80 % des maladies cardiovasculaires pourraient être prévenues. De même, la couverture vaccinale reste insuffisante (54 % contre la grippe chez les plus de 65 ans, 26 % de vaccination HPV) et le dépistage est encore trop faible.
Le rapport de la CNAM propose plusieurs axes d’amélioration pour remédier à cela :
- renforcer la gouvernance de la prévention en santé et mieux coordonner les acteurs ;
- développer le dépistage généralisé de l’hypertension et améliorer le suivi des maladies chroniques ;
- utiliser les outils numériques de Mon Espace Santé pour personnaliser la prévention et envoyer des rappels ou des notifications ;
- faire de l’école et de l’entreprise des lieux clés de promotion de la santé ;
- rendre le NutriScore obligatoire et élargir les taxes comportementales sur tabac, alcool, sucre ou produits ultra-transformés.
Ces mesures visent non seulement à réduire la mortalité évitable mais aussi à limiter les dépenses liées à l’ALD (affections de longue durée), dont le poids pourrait atteindre trois quarts des remboursements en 2035. Un enjeu qui dépasse le seul cadre médical, puisque les personnes en ALD rencontrent aussi des difficultés dans d’autres domaines, notamment l’accès à une assurance de crédit immobilier, souvent conditionnée par leur état de santé.
Une optimisation du parcours santé
L’autre priorité du rapport concerne l’organisation des soins. Aujourd’hui, 41 % des passages aux urgences seraient évitables et de nombreux patients chroniques n’ont pas le suivi recommandé. La CNAM propose de renforcer la coordination ville-hôpital grâce à de nouveaux métiers comme l’infirmier de coordination, de généraliser la chirurgie ambulatoire et d’accroître l’accès aux soins de proximité.
La santé mentale est également identifiée comme un défi majeur : un Français sur cinq est concerné par un trouble psychique. Le rapport suggère de former un million de secouristes en santé mentale et de mieux structurer la filière psychiatrique.
Parallèlement, l’Assurance Maladie appelle à un pilotage plus strict des dépenses de médicaments, et à la lutte contre l’augmentation des rentes économiques et les fraudes, dont le montant détecté a atteint 628 millions d’euros en 2024.
|
Type de maladie |
Rentabilité 2018 |
Rentabilité 2022 |
|---|---|---|
|
Anapath |
19,8 % |
16,0 % |
|
Audioprothèse |
10,4 % |
15,8 % |
|
Biologie |
14,8 % |
23,7 % |
|
Dialyse |
13,8 % |
15,4 % |
|
Médecine nucléaire |
13,9 % |
16,6 % |
|
Radiologie |
11,3 % |
16,0 % |
|
Radiothérapie |
16,4 % |
27,2 % |
Source : Rapport Charges et Produits de la CNAM pour 2026
Enfin, une trajectoire financière est esquissée par le rapport : aligner l’évolution des dépenses de santé sur celle du PIB, stabiliser la couverture de l’Assurance Maladie obligatoire à 80 % et renforcer l’articulation avec les complémentaires.
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